La Peintre et le Samouraï sont heureux de vous faire partager leurs nouvelles aventures

Mariés en 2004, plus de vingt ans après notre première rencontre dans une école d'art à Paris, nos chemins se sont séparés, puis réunis par un caprice du destin. Partant du principe que la vraie vie, celle que l'on choisit, commence à partir de 40 ans, nos avons décidé de choisir aussi notre pays et nous sommes donc installés au Québec en 2007 avec notre fils Ziggy, ainsi que Cyran, le fils d'Isabelle ; Julia, la fille d'Isabelle, ayant décidé de rester en France. Notre fidèle chienne labrador Oriane nous a suivi et les jeunes Padawan (un poulain) et Chewbacca (un chiot) ont depuis peu rejoint la tribu Teafortwo.
Pourquoi la Peintre et le Samouraï ? Parce que nos deux passions, la peinture pour Isabelle et l'aïkido pour Gilles, dirigent nos existences, au même titre que la nature, les animaux, la bonne bouffe et les joies simples de l'existence.

dimanche 10 avril 2011

L'Art de l'essentiel


Nous voici de retour, après un mois ou presque sans blogue. Heureusement, Gilles m’a remplacée au clavier. Je n’ai tout simplement pas eu le temps de passer ici. Et pourtant ! Nous en aurions, des choses à raconter …

Tout d’abord, sur le travail et les réflexions que m’inspirent le fait de passer 5 jours sur 7 dans une multinationale nord-américaine. Parfois, je regrette le bon vieux temps de la machine IBM à boule (avec copie carbone s’il vous plait), des téléscripteurs et des premiers minitels. Il n’était pas question à l’époque de faire des affaires en temps réel avec des clients à l’autre bout de la planète. Encore moins de produire des documents de qualité imprimerie. Non, l’on se contentait de bonnes vieilles lettres commerciales avec, à l’occasion, une coquille que l’on camouflait à coup de tipp-ex. Comme on dit ici, tout se faisait à mitaines. Mais, en tant que secrétaire débutante, j’avais des contacts téléphoniques réguliers avec des clients, j’assistais aux réunions, et j’avais l’impression de participer à un grand projet. Aujourd’hui, devenue une adjointe d’expérience ou, comme dirait mon patron, d’une très grande maturité (un doux euphémisme pour dire que j’ai des heures de vol), je passe mon temps à remplir des formulaires et transmettre des courriels auquel je ne comprends rien puisque, à aucun moment, je n’ai de contact avec la clientèle. Tout est devenu virtuel. Au point que je me demande si les affaires ne sont pas elles mêmes devenues virtuelles. Nous ne sommes plus que des matricules. Tout comme les dossiers, qui sont devenus dématérialisés, je me demande si l’on ne va pas nous dématérialiser nous aussi, les adjointes. Mais non : il faudra toujours que quelqu’un appuie sur le bouton et passe au travers des procédures, pour que nos patrons puissent aller de plus en plus vite. Il m’arrive de temps en temps d’avoir à corriger une tournure de phrase un peu maladroite. C’est rare, puisque les courriels arrivent et repartent à une vitesse telle que l’on se contente en général du langage sms à peine amélioré. Mais lorsque cela se produit, Oh Joie, bonheur et félicité : je peux enfin me jeter avec délices sur mon Bescherelles et peaufiner avec la plus grande délectation le français quelque peu maladroit que l’on me jette en pâture (là encore, c’est un doux euphémisme pour qualifier un style comportant en moyenne deux fautes d’orthographe par phrase). Mais ce plaisir simple m’est le plus souvent refusé puisque nous avons la chance d’avoir des spécialistes chargés de vérifier la qualité du français et de l’anglais. Que me reste-t-il ? Le plaisir de flâner à la librairie du coin tous les midis en attendant la fin de journée, et surtout, la fin de semaine, avec impatience.

Car la vraie vie commence à 18h, quand je retrouve ma petite famille et mes animaux. Être une travailleuse automate me permet justement de cultiver mes tomates ...

À ce propos d’ailleurs, je suis en train de lire L’Art de l’essentiel. Je pense que je vais m’en inspirer pour notre ménage de printemps. Cet hiver nous avons failli déménager. Nous étions tombés en amour avec une grande maison (avec piscine et salle de bains avec bain à remous) mais le projet est tombé à l’eau. Qu’à cela ne tienne : plutôt que de chercher ailleurs ce que nous n’avons pas, pourquoi ne pas améliorer ce que nous avons ? En commençant déjà par faire de l’espace. Je suis sûre que la maison nous semblera beaucoup plus grande, une fois que nous nous serons débarrassés du superflu. Nous avons déjà commencé d’ailleurs. Il faut dire qu’il y a du boulot, étant donné que j’ai du rapatrier l'an dernier mon atelier à la maison. Ce fut tout un casse-tête pour caser tout ça. Mais le résultat est loin d’être satisfaisant. Il va falloir prendre de grands moyens : vider, jeter, et ranger. À tous les niveaux : meubles, objets, vêtements. Y compris les toiles (enfin, les vieilles, uniquement). Pour les vêtements c’est facile. Il suffit de regarder ce qui n’a pas été porté un an et de jeter, sans la moindre pitié. En ce qui me concerne c'est déjà chose faite, depuis ce matin. Pour les meubles c’est plus difficile. Mais il va bien falloir épurer. Mieux vaut avoir peu de possessions que de vivre dans un bric-à-brac qui nous encombre l’esprit autant la maison. L’un étant le reflet de l’autre d’ailleurs. Difficile d’appliquer ça avec un p’tit gars qui garde tout, absolument tout, y-compris la boîte en carton du dernier repas enfant du Saint-Hubert … Mais bon, c’est une question de fermeté. On va y arriver, lentement, mais sûrement. D’ici cet été, on va dire …

Parce que, justement, la vraie vie commence à 18h pour s'épanouir le samedi et le dimanche. Deux belles journées pour faire le ménage, remplir le frigo (et le vider), jouer avec Ziggy, prendre l’air, sortir Oriane, et monter Kanuck. À propos nous avons failli les perdre tous les deux : Oriane, parce qu'elle a fugué cette semaine et nous a fait une belle frayeur (probablement en courant après un écureuil derrière le jardin) et Kanuck, parce que c'est un cheval vraiment difficile. Mais j'ai réussi à le reprendre en main. Tout est bien qui finit bien.

L'aventure continue ...