3 ème Symposium des étudiants des cycles supérieurs en
Éducation Artistique de l'université Concordia, 23/24 mars 2012
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Hier j'ai participé au symposium d'éducation artistique de
Concordia et, hormis quelques incidents techniques (les fichiers audio/vidéo
que j'avais soigneusement préparés et minutés sur Windows ne fonctionnaient pas
sur le Mac de l'université), ça s'est plutôt bien passé. Ça m'a fait plaisir de
retrouver mes amis, de vieux routiers de l'art comme moi.
La recherche universitaire et moi, ça se passe plutôt bien en
général. J'ai commencé un phD en 2008, tout en travaillant à temps plein, et
j'ai déjà terminé tous les cours, réussi l'examen théorique, et validé mon
projet de thèse. Il paraît (dixit mes profs) que ma recherche va apporter une
contribution essentielle au monde de l'art. Mais au rythme où je vais, j'en ai
encore pour 2 à 3 ans de travail acharné. Tout en travaillant, avec une vie de
famille et des factures à payer. Avec la hausse des coûts des études
universitaires, tous ces sacrifices en valent-ils la peine ? Au bout du compte,
je pense que non.
Je sais pertinemment que je n'enseignerai jamais. Toutes les
universités canadiennes ont refusé ma candidature, et je ne pense pas qu'elles
changeront d'avis une fois ma thèse terminée, alors que je frôlerai l'âge de la
retraite. Pour les universitaires, je suis trop artiste et pas assez chercheuse.
Et encore. Je n'ai jamais exposé dans des musées ni participé aux grandes
biennales d'art contemporain. Je suis non seulement une artiste, mais une
artiste PEINTRE, qui peint avec des brosses et de l'huile. Au XXIème siècle !
Je suis donc perdue à la fois pour le monde de l'art et de l'enseignement. La
recherche c'est bien beau, mais ce n'est qu'une belle utopie au bout du compte.
Alors je m'en retourne joyeusement vers le monde de
l'administration, qui en réalité est loin d'être incompatible avec la vie
d'artiste. Pour être capable de mener de front art, études, travail et vie de
famille, il faut avoir un solide sens de l'organisation, qui justement m'a
permis d'arriver à mon niveau actuel. Et puis, je ne veux plus sacrifier ma vie
personnelle pour la gloire. Il faut bien gagner sa vie ! Et tant qu’à
faire, autant la gagner avec quelque chose que je sais faire.
Mais je n’ai pas dit mon dernier mot : un jour je serai
« peintre/philosophe » au fond des bois, entourée de mes chevaux et de mes chiens.
La Peintre
4 commentaires:
au fond des bois : d'accord ..... mais avec un petit chemin bien balisé pour s'y rendre .......
torevi tylast
Salut Isabelle ! Ton article m'a rendue triste, mais en même temps je comprends. Je crois, comme tu le dis, que lorsqu'on a une famille, des factures à payer, que l'on veut aussi profiter de la vie, il faut faire des choix.
Le monde de l'art est « difficile » ici, je pense.
J'espère en tout cas, avec ta solide expérience acquise ici, que tu va trouver un bon travail qui te plaira (si ce n'est déjà fait) et que tu pourras en même temps pratiquer ton art. Mais comme tu le dis... on ne sait jamais... tu n'as pas dit ton dernier mot.
Amicalement,
Nancy
Merci Nancy !
Effectivement, je viens de trouver du travail : un contrat permanent, bien payé, avec des avantages sociaux. Que demande le peuple ?
Aucune tristesse en vue : il me reste les fins de semaine et les vacances pour vivre mes passions, et dans 10 ans je ne n'aurais que 60 ans ! Encore de belles années de peinture en vue ...
Super ! Et en effet, à 60 ans, tu pourras en profiter pleinement. Bonne chance dans ton nouveau boulot :)
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